Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la musique triste aurait un effet positif sur notre humeur, comme le démontre une étude publiée récemment par les chercheurs Liila Taruffi et Stefan Koelsch de la Freie Universität de Berlin.

Disponible en anglais sur francemusique.com

Lady Gaga © FRANCK ROBICHON/epa/Corbis

Pourquoi cherche-t-on souvent à écouter la musique triste, alors qu’en général on fait tout pour éviter un coup de blues, telle est la question qui a été à l’origine d’une récente étude publiée en ligne par Liila Taruffi et Stefan Koelsch, deux chercheurs de la Freie Universität de Berlin. Tout simplement, parce que la musique triste aurait en fait un effet très positif sur notre humeur. Ceci est la conclusion d’un questionnaire en ligne soumis à un échantillon composé de 772 participants – 408 européens, 364 extra-européens, toutes catégories d’âge confondues. Selon les témoignages des participants, la musique triste nourrirait l’imagination ( « Je m’identifie avec la puissance expressive de la musique que j’entends »), régulerait les émotions (« La tristesse que j’entends dans la musique me donne un sentiment de bien-être ») et éveillerait l’empathie (« Je ressens de l’empathie pour la tristesse d’une musique, comme s’il s’agissait d’une personne »), tout en restant déconnectée de la « vraie vie », donc abstraite et moins violente ( « Je peux m’abandonner au sentiment de tristesse dans son état pur, qui n’est pas si violent que dans la vraie vie »).

La playlist qui fait monter les larmes

Sur la liste d’environ 300 œuvres réputées tristes, figurent évidemment aussi bien des œuvres classiques que la musique pop ou rock, musique de film ou le jazz. Fade to black de Metallica, Someone like you d’Adele, Tears in Heaven d’Eric Clapton ou le thème de la b.o. de la Liste de Schindler par John Williams, côtoient les Kindertotenlieder de Mahler, la Symphonie n°3 de Gorecki ou la Lettre pour Elise de Beethoven, mais la palme classique se partagent La lamentation de Didon de Purcell, l’Adagio de Barber, la Sonate Au clair de lune de Beethoven, l’Adagio d’Albinoni et la 3e Gymnopédie de Satie.

Un coup de blues ? Pour aller mieux, il suffirait d’enfoncer le clou : selon les résultats de l’étude, les effets cathartiques et apaisants de la musique triste aident à retrouver la bonne humeur…

Parmi les émotions que suscitent les œuvres tristes, la nostalgie, l’apaisement et la tendresse sont les plus citées, émotions plutôt positives. La majorité des réponses porte sur plusieurs émotions à la fois, ce qui prouverait que l’effet de la musique triste peut être plus complexe que l’on puisse penser.

Selon les auteurs de l’étude, les effets cathartiques et apaisants de la musique triste pourraient avoir une application concrète notamment dans le domaine de la musicothérapie.

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